II - Gigantic (1987-1990)
Le premier opus pixien atterrit dans les bacs le 12 octobre 1987. Come On Pilgrim – expression tirée de la chanson Watch What You're Doing de Larry Norman, une des idoles de Charles – inclut huit des dix-sept titres enregistrés en mars, présentés à l’état brut. Plutôt bien accueilli en Grande-Bretagne, il peine à s’imposer aux USA en dehors du cercle très réduit des fans de rock indé. C’est pourtant là que les Pixies donnent la quasi totalité de leurs concerts, entre fin 87 et début 88.
Il est déjà temps de penser au deuxième album. Le matériel ne manque pas, une bonne partie est même déjà en boîte depuis mars 87. Mais 4AD, cette fois, veut une véritable production. Ken Goes choisit Steve Albini, un adepte convaincu du son live, plus exigeant artistiquement que financièrement. Les sessions ont lieu à 2-Division, l’un des studios les moins chers de Boston, et se réduisent au strict minimum, quinze jours.
Surfer Rosa sort en mars 88. Il fait tout de suite une forte impression, au point que les Pixies raflent la vedette aux Throwing Muses lors d’une tournée commune en Europe. Avant même cette tournée, Surfer conquiert la première place dans les classements indé britanniques. 4AD décide d’en extraire un single. Ce sera Gigantic, dans une nouvelle version, plus courte (il faut penser aux radios...) et un peu moins agressive. Pour l’ego chatouilleux de de Charles, c’est une petite claque : en effet, Gigantic, écrit par Kim Deal, est le seul titre de l’album qui ne porte pas sa signature…
Fin 88, le groupe retourne en studio sous la houlette du producteur britannique Gil Norton, plus «commercial» que Steve Albini mais aussi plus souple et plus raffiné. Cette fois, à une brillante exception près (le très ancien Here Comes Your Man), tous les titres enregistrés sont récents. Logiquement, le style Pixies se radicalise, côté paroles et musique. Les textes, qui échappent à toute interprétation littérale ou distanciée, sont servis par des mélodies capricieuses, tour à tour évidentes et épineuses, séduisantes et glaçantes, sereines et explosives.
A peine sorti en avril 89, Doolittle s’installe en tête des classements indé britanniques. Quelques semaines plus tard, à la surprise générale, il fait une percée dans le fameux Top Ten. Ce triomphe profite à Surfer Rosa, notamment en Europe continentale, où les Pixies étaient presque inconnus jusque là. L’Amérique, elle, continue à bouder le gang bostonien, peu enclin à tourner des vidéos pour séduire MTV. Charles ne s’en offusque guère : à choisir, il préfère être reconnu en Europe – dont il admire la culture et l'ouverture d'esprit – que dans son pays.
Les Pixies devraient donc nager dans le bonheur. Ce n’est pas le cas. Nullement préparé au succès ni aux grandes tournées (souvent improvisées aux Etats-Unis), le groupe manque de repos et de sérénité. De plus et surtout, Charles se méfie toujours de Kim, qui lui a volé la vedette un an plus tôt, et Kim souffre de sa méfiance. Pleine d’espoir et d’ambition après le succès de «son» single Gigantic, elle a dû se contenter d’un rôle secondaire sur Doolittle, ne signant qu’un seul titre (le bref et discret Silver), d’ailleurs co-écrit par Charles et relégué à la 14e place sur l’album. Du coup, fin 1989, profitant d’un break un peu plus long que d’habitude, elle fonde les Breeders avec Tanya Donelly (demi-sœur de Kristin Hesh et deuxième guitare des Throwing Muses), Josephine Wiggs (basse) et Britt Walford (batterie) et dans la foulée enregistre Pod, un excellent LP de 30 minutes, produit par Steve Albini.
Quand leur album sort en mai 90, les Breeders se sont déjà séparés depuis longtemps pour retrouver leurs formations respectives habituelles, et Kim elle-même est à Los Angeles où les Pixies préparent leur quatrième galette, Bossanova. Malgré une promotion modeste – 4AD, qui le sort, craint qu’il ne fasse de l’ombre aux Pixies – Pod reçoit un excellent accueil en Europe. Vexé, Charles marginalise un peu plus sa bassiste…
Il est déjà temps de penser au deuxième album. Le matériel ne manque pas, une bonne partie est même déjà en boîte depuis mars 87. Mais 4AD, cette fois, veut une véritable production. Ken Goes choisit Steve Albini, un adepte convaincu du son live, plus exigeant artistiquement que financièrement. Les sessions ont lieu à 2-Division, l’un des studios les moins chers de Boston, et se réduisent au strict minimum, quinze jours.
Surfer Rosa sort en mars 88. Il fait tout de suite une forte impression, au point que les Pixies raflent la vedette aux Throwing Muses lors d’une tournée commune en Europe. Avant même cette tournée, Surfer conquiert la première place dans les classements indé britanniques. 4AD décide d’en extraire un single. Ce sera Gigantic, dans une nouvelle version, plus courte (il faut penser aux radios...) et un peu moins agressive. Pour l’ego chatouilleux de de Charles, c’est une petite claque : en effet, Gigantic, écrit par Kim Deal, est le seul titre de l’album qui ne porte pas sa signature…
Fin 88, le groupe retourne en studio sous la houlette du producteur britannique Gil Norton, plus «commercial» que Steve Albini mais aussi plus souple et plus raffiné. Cette fois, à une brillante exception près (le très ancien Here Comes Your Man), tous les titres enregistrés sont récents. Logiquement, le style Pixies se radicalise, côté paroles et musique. Les textes, qui échappent à toute interprétation littérale ou distanciée, sont servis par des mélodies capricieuses, tour à tour évidentes et épineuses, séduisantes et glaçantes, sereines et explosives.
A peine sorti en avril 89, Doolittle s’installe en tête des classements indé britanniques. Quelques semaines plus tard, à la surprise générale, il fait une percée dans le fameux Top Ten. Ce triomphe profite à Surfer Rosa, notamment en Europe continentale, où les Pixies étaient presque inconnus jusque là. L’Amérique, elle, continue à bouder le gang bostonien, peu enclin à tourner des vidéos pour séduire MTV. Charles ne s’en offusque guère : à choisir, il préfère être reconnu en Europe – dont il admire la culture et l'ouverture d'esprit – que dans son pays.
Les Pixies devraient donc nager dans le bonheur. Ce n’est pas le cas. Nullement préparé au succès ni aux grandes tournées (souvent improvisées aux Etats-Unis), le groupe manque de repos et de sérénité. De plus et surtout, Charles se méfie toujours de Kim, qui lui a volé la vedette un an plus tôt, et Kim souffre de sa méfiance. Pleine d’espoir et d’ambition après le succès de «son» single Gigantic, elle a dû se contenter d’un rôle secondaire sur Doolittle, ne signant qu’un seul titre (le bref et discret Silver), d’ailleurs co-écrit par Charles et relégué à la 14e place sur l’album. Du coup, fin 1989, profitant d’un break un peu plus long que d’habitude, elle fonde les Breeders avec Tanya Donelly (demi-sœur de Kristin Hesh et deuxième guitare des Throwing Muses), Josephine Wiggs (basse) et Britt Walford (batterie) et dans la foulée enregistre Pod, un excellent LP de 30 minutes, produit par Steve Albini.
Quand leur album sort en mai 90, les Breeders se sont déjà séparés depuis longtemps pour retrouver leurs formations respectives habituelles, et Kim elle-même est à Los Angeles où les Pixies préparent leur quatrième galette, Bossanova. Malgré une promotion modeste – 4AD, qui le sort, craint qu’il ne fasse de l’ombre aux Pixies – Pod reçoit un excellent accueil en Europe. Vexé, Charles marginalise un peu plus sa bassiste…
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