Pixies : Albums studio
Un rock à la fois brut et subtil qui emprunte un peu à tout le monde sans rien devoir à personne, des textes étranges et érudits aux allures de miniatures surréalistes : d’entrée de jeu et en seulement huit titres remarquables de concision, les Pixies imposent leur style unique et, par la même occasion, une poignée de futurs classiques : Caribou, Isla de Encanta, Ed Is Dead, The Holiday Song, Nimrod’s Son.
Surfer Rosa (1988)
Adieu les bonnes manières, oubliée la retenue qui freinait (un peu) le premier opus : la bande à Black se lâche et se fâche. Résultat, treize titres toujours aussi courts – beaucoup n’atteignent même pas les deux minutes –, treize explosions en chaîne qui, miracle, réussissent chacune à éclipser la précédente. Le groupe tient désormais son arme d’assaut (Bone Machine, intro idéale à l'univers pixien) et le public son hymne chéri (Where Is My Mind, lancinant en diable).
Doolittle (1989)
Non content de concilier la finesse de Come On et la vitalité de Surfer Rosa, le troisième album du gang de Boston manifeste une invention et une diversité stupéfiantes. Balancés en douze minutes chrono, les cinq premiers titres à eux seuls – du fulgurant Debaser au délicat Here Comes Your Man – enterrent à coups de talon tout ce que le rock des eighties a produit depuis la séparation des Clash. Plus que le chef-d’œuvre d’un groupe doué, un album historique.
Bossanova (1990)
L'énergique tandem surf-punk (Cecilia Ann / Rock Music) qui ouvre l’album semble promettre le déluge. Fausse piste : les titres suivants – Velouria, Is She Weird, Dig for Fire, pour ne citer que les plus remarquables – s’aventurent résolument dans des contrées plus pop, nettement plus civilisées que celles explorées jusque là. Signe de maturité… ou de fatigue ? Force est de constater que la deuxième moitié du disque donne parfois des signes d’essoufflement. Un très bon opus tout de même, sans doute le plus accessible des cinq.
Trompe le Monde (1991)
Ode rugueuse à l’espace et à ses héros terriens ou autres, «TLM» – comme l’appellent les initiés – renoue sans vergogne avec les muses du punk-rock. On est pourtant loin de Surfer Rosa et de Doolittle : ici, à quelques évidentes exceptions près (les magnifiques Bird Dream et Motorway to Roswell), le charme naît moins des mélodies, pourtant bien présentes, que de la vitesse et du bruit, voire du chaos (Planet of Sound, The Sad Punk, Head On). Un album épineux mais intense, à apprivoiser.
Libellés : discographie, pixies
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