Entretien avec Richard Bellia
Il y a quelques mois, au détour d'un portrait dans Rock & Folk, ¡Blackolero! découvrait Richard Bellia, journaliste et photographe, présenté comme un "acolyte" de Frank Black. Voilà qui ne pouvait que piquer notre curiosité. Plus récemment, nous apprenions que le même Richard était derrière la mémorable interview de Charles avant le concert des Pixies au festival Les Voix du Gaou. L'occasion était trop belle de planter fermement nos griffes dans le cuir tanné de ce vétéran de la scène rock afin de le soumettre à notre questionnement fanatique. Voici le résultat : une belle prise selon nous, car l'animal a du mordant.
¡B! : Comme on peut le voir sur votre site www.richardbellia.com, vous avez photographié Black Francis dès 1989. Etait-ce votre première rencontre ?
RB : Oui. Je vivais en Allemagne, et il est passé faire ce qu’on appelle une journée promo. Ces photos ont été utilisées par Libération pour leur premier article, à cette époque.
Comment vous étiez-vous entendus à l'époque ?
Je ne fais jamais attention à ça quand je fais des photos.
Il a pris du poids. Au moment où j’écris ces mots, je prie pour que les fans de Frank Black soient moins cons que les fans de Robert Smith qui m’ont fait chier à en plus finir l’an passé quand j’ai dit dans Rock & Folk que leur peluche avait également grossi. Les fans de Cure, c’est les pires. Haut la main. Sinon, il a un peu perdu sa voix, mais finalement pas tant que ça.
On a pu lire dans Rock & Folk, justement, que Charles et vous étiez devenus "acolytes". Ca veut dire quoi exactement ? Vous êtes potes ?
Ça veut dire que le rédacteur en chef s’est senti pousser des ailes quand il a retranscrit l’interview. Disons qu’on se croise de temps en temps, on se salue et on se sourit. Nous sommes des gens bien éduqués. Et puis à chaque fois, c’est l’occasion d’une interview, d’une photo, alors à force, on se reconnaît. Aujourd’hui, on s’apprécie, il me semble.
Dans le même magazine, on apprend que c'est vous qui, lors de la conférence de presse de la Route du Rock en 2001, avez traduit en français les paroles de Song of the Shrimp. Racontez-nous un peu ça...
Ben je traduisais la conf’ de presse à la Route du Rock (qui est un excellent festival, je vous le rappelle), et à la fin, il a sorti sa guitare, m’a demandé de monter sur l’estrade avec lui, et on a fait cette chanson d’Elvis Presley. C’est branlé comme une fable de La Fontaine : une petite crevette décide de partir à la grande ville (la Nouvelle-Orléans, pour être précis), et dit au revoir à ses parents... mais finalement, elle finit dans un filet de pêcheur. Moralité, elle jura mais un peu tard que ne l’y reprendrait plus.
Il m’a dit que ses musiciens [ndlr : les Catholics] détestaient cette chanson, et refusaient quasi systématiquement de la jouer. On s’est revu deux ans plus tard pour une autre conférence de presse, il a ressorti sa guitare en m’expliquant qu’il avait changé les accords de "notre chanson" ("our song", j’ai bien entendu), mais que les paroles étaient identiques, et donc on l’a refaite. [ndlr : Frank Black a dû conserver cette traduction, puisqu'il l'a lue en 2003 lors de son concert solo au Batofar, à Paris, avant de jouer la chanson.]
Maintenant, cette histoire, c’est une anecdote, ça s’est passé devant quelques dizaines de personnes. Comment cela est-il devenu "quelques dizaines de milliers de personnes" dans l’article qui m’a été consacré dans Rock & Folk ? Mystère de la presse parisienne. Quand on sait que Phil Manœuvre a récemment arrêté la picole, ça fout un peu la trouille, vous ne trouvez pas ? Depuis ce jour, je ne lis plus la presse musicale de la même manière.
Avez-vous d'autres anecdotes se rapportant à Frank Black ?
Ils m’ont acheté une photo pour le documentaire loudQUIETloud, et le contrat stipule que je suis lié à eux "pour l’éternité et dans tout l’univers". Cette idée m’obsède. Honnêtement, je ne serais pas étonné si, au moment de ma mort, j’y repense. Genre : "Bon, et au paradis, je peux les vendre mes photos des Pixies, ou alors il y avait un petit truc écrit en bas du contrat que j’aurais mal lu ?"
Avez-vous souvent eu l'occasion de photographier Frank et/ou les Pixies ?
Frank Black oui, Pixies, jamais rencontrés, photographiés en live une bonne demi-douzaine de fois tant au début qu’à la reformation.
Musicalement, êtes-vous plutôt "Pixies" ou plutôt "Frank solo" ?
Les Pixies, ça reste quand même assez insurpassable. Sinon, j’aime beaucoup Dog in the Sand de Frank Black solo, mais je ne les ai pas tous. D’ailleurs, si vous pouvez m’en conseiller un…
Comment avez-vous réagi à la reformation des Pixies ?
J’étais super content.
Faites-vous partie de ceux qui retiennent leur souffle dans l'attente d'un nouvel album des Pixies ?
Oui. Je serre un peu les miches, mais j’ai finalement confiance.
Entretien réalisé par jediroller
par courrier électronique le 18 août 2006.
par courrier électronique le 18 août 2006.
1 Comments:
ben, et vous lui avez recommandé lequel?
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