¡BLACKOLERO!

Frank Black, Black Francis, Pixies, Breeders

19 janvier 2006

Pixies : Bootlegs

Il existe des quantités de bootlegs pixiens, d'une qualité et d'un intérêt très variables. J'ai limité cette liste à ceux que je possède (les meilleurs ou du moins les plus connus). On trouvera des inventaires plus complets sur Alec Eiffel, Debaser et Velvety.

--------------------------------------------------------------------------------------

All Over the World (Newcastle Polytechnic, GB, 23/04/89 - Pink Pop Festival, NL, 15/05/89 - Cabaret Metro, Chicago, 10/08/89) ***
27 titres, 75 mn

Un bootleg décent et généreux, mais peu varié : de nombreux titres y figurent deux, voire trois fois. A noter que les extraits des concerts de Newcastle et Chicago sont disponibles sur d'autres boots de meilleure qualité, Timeless Stars et Velouria Live.

The B-Side File 3rd Edition *****
29 titres, 70 mn

Toutes les faces B du groupe et une dizaine de raretés en prime : cette compilation bien connue surclasse facilement les Complete B-Sides de 4AD (2001).



Frank Black : The Dream Is Over *****
25 titres, 58 mn

Une très belle performance solo de Black Francis, probablement enregistrée entre Doolittle et Bossanova et diffusée après la «naissance» de Frank Black en 1993 (d'où son intitulé). A noter que ce bootleg clairement électrique est également sorti sous le titre trompeur de Black Stool Acoustic.

Give Me Ecstasy *****
29 titres, 72 mn

Ce bootleg de haute tenue réunit seize démos de l'ère Doolittle, aussi rares qu’intéressantes, et treize titres live enregistrés à Liverpool le 3 mai 1989. Sans doute le boot le plus précieux après le légendaire Rough Diamonds (voir plus bas).

Gone to Heaven (Los Angeles, 22/12/1991) ****
18 titres, 48 mn

Une setlist équilibrée et plutôt inhabituelle : on y trouve notamment Distance Equals Rate Times Time, Lovely Day et Letter to Memphis, ainsi que deux excellentes b-sides, Manta Ray et Dancing the Manta Ray (rebaptisée Mental Dance sur la pochette !). Le son est correct.

Rough Diamonds *****
31 titres, 73 mn

Ce bootleg mythique donc très recherché offre presque exclusivement des versions studio rares (voire introuvables ailleurs), enregistrées entre mai 1988 et septembre 1991 et tirées, pour la plupart, des placards de la vénérable BBC. Le son est généralement excellent. Une pure merveille.

Situation Red (Floride, 1992 - vraisemblablement Lakeland, 29/02/92) **
14 titres, 43 mn

L’un des derniers concerts du groupe avant sa séparation. La setlist a la particularité d’inclure huit titres de Trompe le Monde - un record ou presque. C’est hélas le seul intérêt de ce bootleg dont la qualité sonore laisse nettement à désirer.

Subbacultcha (Festival de Leysin, Suisse, 11/07/91) ****
23 titres, 64 mn

Une setlist dense et variée : tous les albums, de Come On Pilgrim à Trompe le Monde, y sont représentés, qui plus est de façon équitable. Le son est correct.



Timeless Stars (Newcastle, GB, 23/04/89 - Town & Country Club, Londres, 01/05/89 - John Peel Session, 03/05/88) ****
18 titres, 45 mn

Un boot de très bonne qualité mais qui a perdu beaucoup de son intérêt avec le temps : la John Peel Session de mai 88 est aujourd'hui disponible sur l'album Pixies at the BBC (1998), le concert au Town & Country Club a été intégré au DVD Pixies (2004) et les deux inédits offerts en bonus (Down to the Well et Rock a My Soul) ne sont plus inédits depuis longtemps...

Velouria Live (Utrecht, NL, 25/09/91 - Chicago, 10/08/89) ****
16 titres, 41 mn

Un bon bootleg, hélas un peu court.

Libellés : ,

18 janvier 2006

Pixies : Compilations

Sorti en 1997, quatre ans après la séparation du groupe, le double album Death to the Pixies inclut un best of de dix-sept titres - presque tous extraits de Come On Pilgrim, Surfer Rosa et Doolittle - et un live d'excellente qualité, enregistré à Utrecht (Pays-Bas) le 25 septembre 1990. Aujourd'hui épuisé, il est avidement recherché par les fans, probablement moins pour son contenu sans surprise que pour son double boîtier, fort élégant, et son artwork furieusement pixien...

Plus riche mais guère plus audacieuse, la compilation Wave of Mutilation - Best of Pixies, apparue quelques mois après la réunion du groupe en 2004, comprend vingt-trois titres, dont quinze tirés des trois premiers albums et six des deux derniers (cherchez l'erreur). Une fois de plus, fort bizarrement, Bird Dream et Motorway to Roswell, les deux joyaux de Trompe le Monde, passent à la trappe. La seule originalité de ce best of est d'offrir deux b-sides judicieusement sélectionnées, Into the White et Winterlong.

Comme leur titre l'indique platement, les Complete B-Sides (2001) rassemblent toutes les faces B du groupe, soit vingt-et-une chansons au total. Les nouveaux fans désireux d'élargir leur culture pixienne y trouveront très certainement leur compte, et même plus. Les anciens, pour leur part, se cramponneront à l'excellent bootleg The B-Side File 3rd Edition, nettement plus généreux et plus varié...

Libellés : ,

17 janvier 2006

Pixies : Singles

Je ne juge pas utile de commenter ces singles car, d'une part, ils sont tous bons (voire excellents), et d'autre part, je suis plutôt du genre flemmard. Je précise néanmoins que j'ai un petit faible pour les b-sides de Monkey Gone to Heaven et Here Comes Your Man, ainsi que pour les deux reprises de Neil Young qui agrémentent Velouria et Dig for Fire.

--------------------------------------------------------------------------------------

Gigantic
(GB, 1988)

1. Gigantic
2. River Euphrates
3. Vamos (live)
4. Heaven (Peter Ivers / David Lynch) (live)





Monkey Gone to Heaven
(GB et USA, 1989)

1. Monkey Gone to Heaven
2. Manta Ray
3. Weird at my School
4. Dancing the Manta Ray






Here Comes Your Man
(GB et USA, 1989)

1. Here Comes Your Man
2. Wave of Mutilation (UK Surf)
3. Into the White
4. Bailey’s Walk






Velouria
(GB et USA, 1990)

1. Velouria
2. Make Believe
3. I’ve Been Waiting For You (Neil Young)
4. The Thing





Dig for Fire
(GB et USA, 1990)


1. Dig for Fire
2. Velvety (instrumental version)
3. Winterlong (Neil Young)
4. Santo





Planet of Sound
(GB, 1991)

1. Planet of Sound
2. Theme from Narc
3. Build High
4. Evil Hearted You (Graham Gouldman)



Alec Eiffel
(GB et France, 1991)

1. Alec Eiffel
2. Motorway to Roswell
3. Planet of Sound (live)
4. Tame (live)




Motorway to Roswell
(France, 1991)

1. Motorway to Roswell
2. Alec Eiffel
3. Planet of Sound (live)
4. Tame (live)






Alec Eiffel
(USA, 1992)

1. Alec Eiffel
2. Letter to Memphis (instrumental version)
3. Build High
4. Evil Hearted You (Graham Gouldman)





Head On
(Japon, 1992)

1. Head On (William Reid / Jim Reid)
2. Motorway to Roswell
3. Planet of Sound (live)
4. Tame (live)





Head On
(Canada, 1992)

1. Head On (William Reid / Jim Reid)
2. U-Mass
3. Planet of Sound (live)
4. Tame (live)
5. Debaser (live)

Libellés : ,

16 janvier 2006

Pixies : Albums live & DVD

Si le sixième album studio des Pixies se fait attendre, on frôle plutôt l'overdose côté live puisque tous les concerts des tournées 2004 et 2005 ont été instantanément gravés sur CD, par DiscLive puis par PixiesDiscs. Bien que sortis en édition limitée, tous ces albums ne sont pas encore épuisés, et la plupart de ceux qui le sont se dénichent assez facilement sur Gemm, eBay ou ailleurs.
Les deux seuls albums live officiels de l'ère «Pixies I» (1987-1992) sont sortis assez tardivement sur le label 4AD. Le premier, inclus à l'édition française du best of Death to the Pixies (1997), propose un concert enregistré à Utrecht le 25 septembre 1990. Le second, Pixies at the BBC (1998), rassemble diverses sessions enregistrées sur le mythique plateau de John Peel entre 1988 et 1991.
A ces albums il convient bien sûr d'ajouter les DVD Pixies (2004), Pixies Sell-Out (2005), Acoustic: Live in Newport, Live at the Paradise in Boston et loudQUIETloud (2006), incluant tous des concerts - ou des extraits de concerts - de l'ère «Pixies II».

Libellés : ,

15 janvier 2006

Pixies : Albums studio

Come On Pilgrim (1987)

Un rock à la fois brut et subtil qui emprunte un peu à tout le monde sans rien devoir à personne, des textes étranges et érudits aux allures de miniatures surréalistes : d’entrée de jeu et en seulement huit titres remarquables de concision, les Pixies imposent leur style unique et, par la même occasion, une poignée de futurs classiques : Caribou, Isla de Encanta, Ed Is Dead, The Holiday Song, Nimrod’s Son.




Surfer Rosa (1988)

Adieu les bonnes manières, oubliée la retenue qui freinait (un peu) le premier opus : la bande à Black se lâche et se fâche. Résultat, treize titres toujours aussi courts – beaucoup n’atteignent même pas les deux minutes –, treize explosions en chaîne qui, miracle, réussissent chacune à éclipser la précédente. Le groupe tient désormais son arme d’assaut (Bone Machine, intro idéale à l'univers pixien) et le public son hymne chéri (Where Is My Mind, lancinant en diable).



Doolittle (1989)

Non content de concilier la finesse de Come On et la vitalité de Surfer Rosa, le troisième album du gang de Boston manifeste une invention et une diversité stupéfiantes. Balancés en douze minutes chrono, les cinq premiers titres à eux seuls – du fulgurant Debaser au délicat Here Comes Your Man – enterrent à coups de talon tout ce que le rock des eighties a produit depuis la séparation des Clash. Plus que le chef-d’œuvre d’un groupe doué, un album historique.



Bossanova (1990)

L'énergique tandem surf-punk (Cecilia Ann / Rock Music) qui ouvre l’album semble promettre le déluge. Fausse piste : les titres suivants – Velouria, Is She Weird, Dig for Fire, pour ne citer que les plus remarquables – s’aventurent résolument dans des contrées plus pop, nettement plus civilisées que celles explorées jusque là. Signe de maturité… ou de fatigue ? Force est de constater que la deuxième moitié du disque donne parfois des signes d’essoufflement. Un très bon opus tout de même, sans doute le plus accessible des cinq.


Trompe le Monde (1991)

Ode rugueuse à l’espace et à ses héros terriens ou autres, «TLM» – comme l’appellent les initiés – renoue sans vergogne avec les muses du punk-rock. On est pourtant loin de Surfer Rosa et de Doolittle : ici, à quelques évidentes exceptions près (les magnifiques Bird Dream et Motorway to Roswell), le charme naît moins des mélodies, pourtant bien présentes, que de la vitesse et du bruit, voire du chaos (Planet of Sound, The Sad Punk, Head On). Un album épineux mais intense, à apprivoiser.


Pixies (2002)

Clairement marginal dans la discographie du groupe, ce mini-album réunit les neuf chansons (sur dix-sept) que 4AD n'a pas voulu intégrer à Come On Pilgrim. A une exception près (Rock a My Soul, pas vraiment indispensable), tous ces titres ont été réenregistrés et «casés» par la suite. Une curiosité à réserver aux fans purs et durs.

Libellés : ,

07 janvier 2006

FrankBlackFrancis

De tous les albums de Frank Black, ce double opus très contrasté, réunissant quinze démos de l'ère Come On Pilgrim (1987) interprétées en solo par l'artiste et treize perles pixiennes revisitées par le duo électro-pop déjanté des Two Pale Boys, est certainement celui dont j'attendais le moins. Sorti en 2004, en pleine tournée des Lutins, il me semblait a priori plus dicté par l'opportunisme que par autre chose, d'autant que le précédent album de Frank Black, l'ambitieux et coûteux Show Me Your Tears, s'était mal vendu. En fait, comme l'indique le livret, il s'agit d'un projet très ancien, que le père Black lui-même a longtemps hésité à concrétiser malgré les pressions de ses labels.
Première bonne surprise : les démos, pourtant enregistrées dans les conditions d'un bootleg, présentent une qualité sonore tout à fait correcte. Surtout, elles restituent pleinement le talent et l'inspiration de leur auteur, à tel point qu'on peut se demander pourquoi celui-ci a tellement hésité à les rendre publiques.
Le deuxième disque, quant à lui, fait plus que remplir sa fonction de bonus. Complètement retravaillés par Andy Diagram (trompette, effets électro) et Keith Moliné (guitare, violon, effets électro), les classiques pixiens perdent inévitablement de leur fougue mais conservent et affirment toute leur audace et leur étrangeté. On pense parfois à Tom Waits, et ce n'est pas peu dire. Mention spéciale à Caribou, Monkey Gone to Heaven, Into the White et au monumental Planet of Sound, qui s'étend ici sur quinze minutes (!).
En conclusion, s'il ne s'impose sans doute pas comme un must, FrankBlackFrancis mérite certainement mieux que l'étiquette de curiosité un peu vaine qu'on lui a souvent et hâtivement collée...

Libellés : , ,

06 janvier 2006

Frank Black : Bootlegs

N.B. : Cette liste pas tout à fait exhaustive ne mentionne que les bootlegs que je possède moi-même.

--------------------------------------------------------------------------------------


No Big Deal (Moore Theatre, Seattle, 30/05/93) ***
18 titres, 66 mn

A ma connaissance, le tout premier boot de Frank Black (le titre fait assez explicitement référence au sabordage des Pixies). Secondé par Eric Drew Feldman et Nick Vincent, l’artiste y interprète la totalité des titres de son premier album, plus Freedom Rock, This Is Where I Belong des Kinks et quelques instrumentaux (dont le thème de la vieille série fantastique One Step Beyond) en intro. Le son, stable mais plutôt lointain, est tout juste acceptable.

Black Is Beautiful (Tower Theatre, Houston, 05/07/93) *****
19 titres, 65 mn

Même setlist ou presque, dans un ordre différent. Le quatrième titre, curieusement intitulé War, n’est autre que Tossed. Le son est très bon.



Los Angeles 1993 (The Palace, Hollywood, 14/07/93) ****
14 titres, 59 mn

Même setlist que précédemment, moins Brackish Boy, Ten Percenter et This Is Where I Belong. Son tout à fait correct.



The Return of Fu Manchu (Ventura Theatre, Ventura, 15/07/93) ***
12 titres, 40 mn

Setlist un peu courte mais son correct.



Hate Me (Wetlands, New York, 13/06/94) *****
24 titres, 77 mn

Le seul boot (je crois) de l’ère Teenager of the Year. La setlist, généreuse et pleine de surprises, inclut notamment la b-side At the End of the World, Speedy Marie (une rareté en live), Handyman d’Otis Blackwell et The Man Who Was Too Loud. Le son frôle la perfection. On fermera les yeux sur les titres fantaisistes donnés à certaines chansons…

Tune In, Turn On, Black Out (Commodore Theatre, Vancouver, 23/04/96 + Lorelei Festival, Allemagne, 22/06/96) ****
21 titres, 73 mn

Un boot énergique et intéressant, qui reprend (à peu de choses près) les meilleurs titres des trois premiers albums. Dommage que le son ne soit pas tout à fait à la hauteur, notamment sur les seize premiers titres, enregistrés à Vancouver.

Libellés :

05 janvier 2006

Frank Black : Compilations

Oddballs (2000)

Une compilation de b-sides et de raretés couvrant la période 1994-1996. On s'en doute, tout n’est pas brillant dans ce recueil aux allures de fourre-tout. N’empêche, le niveau moyen de l’ensemble est tout à fait honorable – nul doute que bon nombre de fans trouvent ce disque plus varié et plus emballant que Pistolero, par exemple. Au rayon des réussites incontestables, il faut citer le lancinant Man of Steel, écrit pour les X-Files, et les quatre bonus tracks qui agrémentaient la première édition européenne du Cult of Ray : Village of the Sun, Baby That’s Art, Everybody Got the Beat et le sublime Can I Get a Witness, qui annonçait avec cinq ans d’avance le virage country-folk de l'artiste.


One More Road for the Hit / Snake Oil (iTunes, 2006)

Deuxième compilation de b-sides, ce double album de 23 titres couvre l'intégralité de la période Catholics (1998-2003). Si vous rechignez à débourser les 20 euros réclamés pour son téléchargement intégral, contentez-vous d'acheter One More Road, qui aligne les perles comme le poignant Preacher's Daughter (tiré d'un autre album virtuel, le Show Me Your Tears EP), le très délicat et très dylanien Pan American Highway (titre-phare du LP avorté Sunday Sunny Mill Valley Groove Day, curieusement reconverti en b-side sur un single confidentiel), le ludique Pray for the Girls (tiré de la soundtrack des Powerpuff Girls) et ce petit bijou de country-rock speedé qu'est Valley of Our Hope, exhumé de l'édition japonaise de Pistolero.

Bien qu'agréable, Snake Oil - exclusivement composé de reprises - s'avère globalement moins inspiré et plus brouillon. Nul doute toutefois que les vrais fans de l'artiste se précipiteront sur Belle Isle (signé Dylan) et Some Things (obscur brûlot d'un groupe californien qui ne l'est pas moins, Angst), deux cuts inédits et plutôt attachants de l'ère Devil's Workshop.


93-03 (2007)

Après une dizaine de LP généralement sous-estimés, Frank Black méritait certainement une compilation, capable non seulement de synthétiser son œuvre mais d’élargir son public, notamment en direction de l’énorme – et souvent frileux – fan-club des Pixies. Si la question de la légitimité ne se posait donc pas, celle du contenu, en revanche, relevait a priori du casse-tête : comment résumer en un album une discographie aussi imposante ? Et bien sûr, comment convaincre les vieux fans d’acheter ce best of ?...

Cooking Vinyl a tranché la première question en puisant principalement dans les trois premiers albums de l’artiste, réputés les plus populaires et les plus audacieux. On commence donc le festin avec une généreuse brochette de classiques inaltérables (
Los Angeles, Abstract Plain, Calistan, Speedy Marie, Freedom Rock, Headache, Men in Black), pour le finir avec quelques titres de l’ère Catholics, parfois incontournables (Western Star, Robert Onion, Massif Central), parfois très discutables : on se demande comment des réussites aussi évidentes que Billy Radcliffe, St. Francis Dam Disaster ou His Kingly Cave ont pu passer à la trappe au profit du fadasse Bad Harmony et du tapageur Hermaphroditos

Côté bonus,
93-03 assure l’essentiel : outre une hidden track en béton (Threshold Apprehension, locomotive du futur LP Bluefinger) qui devrait aisément séduire le fan-club mentionné plus haut, il propose neuf titres enregistrés avec Duane Jarvis, Eric Drew Feldman et Billy Block lors de la tournée américaine de 2006. Si l’interprétation manque un peu de finesse, on saluera par contre la qualité de l’enregistrement, très honorable, et une tracklist plutôt culottée, mêlant des petits classiques (Bullet, Nadine), des reprises tonitruantes (mention spéciale à l’obscur That Burnt Out Rock’n’Roll) et une b-side judicieusement exhumée (Living on Soul).

Libellés : ,

04 janvier 2006

Frank Black : EPs

Hello Recording Club (USA, 1993)

1. Sir Rockaby
2. Calistan
3. Space Is Gonna Do Me Good
4. Duke of Earl

Sur cet EP ultra-rare, Frank Black et Eric Drew Feldman aux synthés revisitent trois des plus beaux titres de Teenager of the Year, dont le génial Calistan, hymne érudit à la Californie pré- et post-coloniale. En prime, une superbe reprise acoustique de Duke of Earl, de Gene Chandler.


John Peel Session avec Teenage Fanclub (GB, 1995)

1. Handyman
2. The Man Who Was Too Loud
3. The Jacques Tati
4. Sister Isabel

Brillamment épaulé par le gang de Glasgow, Frank Black nous offre mine de rien un de ses meilleurs disques, bourré de charme et d'énergie. Handyman, signé Otis Blackwell - auteur oublié de Return to Sender et Great Balls of Fire - ferait swinguer un cimetière. The Man Who Was Too Loud, hommage speedé mais chiadé à Jonathan Richman, fait ici sa première apparition, de loin la plus convaincante (la deuxième, sur le LP Frank Black and the Catholics, ne fera pas date). L'entraînant Jacques Tati, qui n'a jamais été gravé en studio, révèle l'admiration du rocker cinéphile de Boston pour le créateur de M. Hulot. Mais la vraie perle de cet EP est incontestablement Sister Isabel, chipée à Del Shannon et vigoureusement dépoussiérée par les guitares de Norman Blake et Ray McGinley. Un killer qui justifie à lui seul l'achat de ce disque.


Show Me Your Tears EP (iTunes, 2003)

1. Don’t Clip Your Wings
2. A Dab’ll Do Ya
3. Preacher’s Daughter
4. Show Me Your Tears

Enregistrés lors des sessions Show Me Your Tears, écartés du LP pour diverses raisons, ces quatre titres - récemment intégrés à la compilation virtuelle One More Road for the Hit - ne comptent franchement pas parmi les meilleurs de l’artiste. Reconnaissons tout de même que la chanson-titre a bien du charme et que Preacher’s Daughter arracherait des larmes à un bloc de granit calviniste...


Live Session EP (iTunes, 2007)

1. Re-Make/Re-Model (Roxy Music)
2. Massif Central
3. Manitoba
4. History Song (The Good, The Bad And The Queen)
5. The Black Rider (Tom Waits)

Quatre titres enregistrés pendant la tournée printanière qui vit un Frank Black inédit, débarrassé de sa chère guitare, réinventé en rock star survitaminée, ivre de rock 'n' roll et parfois complètement hors de contrôle (tout le monde se souvient des débordements d'affection sur la batterie de Jason Carter pendant la reprise, en elle-même surprenante, de The Rockafeller Skank).
Point de Fatboy Slim ici mais trois reprises tout de même, dont celle de The Good, The Bad And The Queen (History Song), une chanson dont Frank s'était entiché au point de l'ajouter au programme sans que ses musiciens (outre Carter, Ding Archer à la basse et Charles Normal à la guitare) aient eu l'occasion de la répéter. C'est toute l'histoire de cette tournée et de cet EP : un retour à un rock brut, voire brouillon, vécu dans l'énergie de l'instant.

Libellés :

03 janvier 2006

Frank Black : Singles

Hang On To Your Ego (GB, 1993)

1. Hang On To Your Ego
2. Surf Epic
3. The Ballad of Johnny Horton

Ce premier single de Frank Black s’avère aussi sympathique et généreux que le LP dont il est issu. Délicieux clin d’oeil à la surf music et indirectement au Beach Boy Brian Wilson (auteur, justement, de Hang On To Your Ego), le long instrumental Surf Epic fait l’effet d’un tranquillisant après le tonitruant cataclysme du premier titre. The Ballad of Johnny Horton, hommage - également muet - au fameux honky-tonk singer prématurément disparu, complète agréablement l’ensemble.

Los Angeles (Belgique, édition limitée, 1993)

1. Los Angeles
2. Tossed









Los Angeles (France, édition limitée, 1993)

1. Los Angeles
2. Ten Percenter








Headache #1 (GB, 1994)

1. Headache
2. Hate Me
3. This Is Where I Belong
4. Amnesia

Single évident, Headache est ici assorti de trois b-sides d’un intérêt inégal. Longuement rodée en concert, la reprise de This Is Where I Belong, des Kinks, est jolie, propre et sans bavure. Amnesia est un petit instrumental hypnotique, un peu trop court pour retenir vraiment l’attention. Quant à Hate Me, nous nous contenterons de dire qu'il mérite tout à fait son titre.

Headache #2 (GB, 1994)

1.Headache
2. Men in Black
3.At the End of the World
4.Oddball

Produite par Jon Tiven, le futur maître d’œuvre de Honeycomb, la deuxième version de Headache est beaucoup plus emballante. On y découvre notamment la première mouture de Men in Black, certes moins enragée que celle qui boostera The Cult of Ray deux ans plus tard, mais fort enthousiasmante néanmoins. At the End of the World, tout en ruptures chiadées, et Oddball, à la fois plus classique et plus inattendu, bouclent l’affaire en beauté. L’un des meilleurs singles de Frank Black.

Speedy Marie (GB, 1994)

1. Speedy Marie
2. Freedom Rock
3. Fiddle Riddle








Men in Black (Allemagne, 1996)

1. Men in Black
2. You Never Heard About Me
3. Pray a Little Faster
4. Announcement

Logiquement promu premier single du Cult of Ray, le prodigieux Men in Black se voit plutôt bien entouré pour la circonstance : si Announcement s’avère un peu longuet et ennuyeux malgré ses pirouettes vocales, You Never Heard About Me, blues-rock rugueux mais fort mélodique, et Pray a Little Faster, petite perle punky assez clashienne, font des b-sides tout à fait convenables.

You Ain't Me (France, édition limitée, 1996)

Même tracklist que Men in Black.









Men in Black (Allemagne, promo, 1996)

1. Men in Black
2. Just a Little
3. Re-make / Re-model

Bien qu’il s’agisse d’une édition promo limitée, je prends la liberté d’intégrer ce disque à la catégorie des singles car il contient deux inédits, l'un emprunté aux Beau Brummels (Just a Little, futile et charmant), l'autre à Roxy Music (Re-make / Re-model, plus intéressant mais plus brouillon aussi).


I Don’t Want to Hurt You (Every Single Time) (Allemagne, 1996)

1.
I Don’t Want to Hurt You (Every Single Time)
2.
The Marsist
3. Better Things
4. You Ain’t Me (live)

J’avoue que je ne comprends pas très bien pourquoi American Recordings a choisi ce titre, certes sympa mais plutôt anodin, comme deuxième single du Cult of Ray. De plus, avouons-le franchement, ce disque n’offre rien d’exceptionnel. The Marsist est directement tiré du LP, et la version live de You Ain’t Me ne se démarque guère de la version studio. On se rabattra donc sur Better Things, titre emprunté aux Kinks (encore) et exécuté en 2 minutes avec une énergie très garage.
A noter qu’il existe deux autres versions de ce single, proposant des versions live de Men in Black, Village of the Sun, I Don’t Want to Hurt You et The Last Stand of Shazeb Andleeb.

The Marsist (Allemagne, vinyl, 1996)

1. The Marsist
2. Better Things









All My Ghosts (Belgique, 1998)

1. All My Ghosts
2.
Living on Soul
3. Humboldt County Massacre
4. Changing of the Guards

Rien à jeter sur ce généreux single qui propose, outre deux compos originales franchement réussies (Living on Soul et Humboldt County Massacre), une reprise d’un classique de Dylan, certes peu différente de l'original mais impeccablement exécutée. Un excellent complément au LP Frank Black and the Catholics.

Dog Gone (Belgique, 1998)

1. Dog Gone
2. Do Nothing
3. I’m Going Down
4. The Big Hurt

Encore un choix discutable : bien qu’agréable, Dog Gone ne fait certainement pas partie des titres les plus accrocheurs de Frank Black and the Catholics. Les trois b-sides – respectivement des reprises des Specials, de Springsteen et de Shanklin – peuvent, au choix, époustoufler par leur rage ou au contraire énerver par leur côté brut et expéditif. Le tout semble avoir été enregistré en dix minutes, sans la moindre pause et avec l’intention d’en finir au plus vite. Personnellement j’ai un gros faible pour Do Nothing.

I Gotta Move (Australie, 1998)

1. I Gotta Move
2. Humboldt County Massacre
3. Do Nothing









I Want Rock & Roll (Belgique, 1999)

1.I Want Rock & Roll
2. I Switched You









Robert Onion (GB, 2001)

1. Robert Onion
2. Pan American Highway
3. Angst

Pan American Highway, limpide blues dylanien qui aurait lui-même mérité de devenir un single, contraste élégamment avec la fougue contagieuse de Robert Onion. On skippera sans regret le bref et insipide Angst, hommage vite torché au groupe indie californien du même nom, pour s'envoyer les deux premières pistes en boucle, sans aucune modération.


St. Francis Dam Disaster (GB, 2001)

1. St. Francis Dam Disaster
2. Constant Sorrow Man
3. Sleep

Le très classe St. Francis Dam Disaster, joyau (parmi d’autres) de Dog in the Sand, se trouve ici aussi en excellente compagnie. Impossible en effet de résister aux deux bijoux folk que sont Constant Sorrow Man, réappropriation électrique d’une chanson traditionnelle, et Sleep, reprise soyeuse et apaisante de Donovan. Peut-être le meilleur single de Frank Black à ce jour.

Everything Is New
(GB, édition limitée, 2003)

1. Everything Is New
2. Take What You Want
3. Down in the Hole

Deux reprises consciencieuses mais sans éclat (respectivement de Reid Paley et des Stones) agrémentent ce single édité à 1.000 exemplaires par Cooking Vinyl.


Nadine (GB, 2003)

1. Nadine
2.
Snake Oil
3. Ludwigshafen

Un single modeste mais point désagréable, qui nous balance coup sur coup un blues-rock sulfureux (Nadine, brûlot incontesté de Show Me Your Tears), un rock’n’roll endiablé (Snake Oil) et un petit boogie contrasté, non dénué de classe (Ludwigshafen). Short mais good.


Nadine (USA, 2003)

1. Nadine
2. Hermaphroditos (live)
3. Los Angeles (live)
4. Jane the Queen of Love (live)
5. Gouge Away (live)

Quatre pistes live de bonne qualité, enregistrées à Regina (Canada) en 2003, accompagnent cette Nadine made in America. On peut détester Hermaphroditos, décidément bien lourd, et déplorer le charcutage de Los Angeles (réduit à 2 minutes), mais il faudrait un cœur de pierre et beaucoup de mauvaise foi pour ne pas aimer Jane the Queen of Love, ode énergique à celle qui était alors Mme Black, et la très honorable reprise de l’hymne pixien Gouge Away.

Libellés : ,