¡BLACKOLERO!

Frank Black, Black Francis, Pixies, Breeders

26 août 2006

« J'avais un groupe, je n'en ai plus... »

Invité par The Guardian à s'exprimer sur le documentaire loudQUIETloud, tourné dans les coulisses du reunion tour en 2004 et présenté le 22 août dernier au Festival du film d'Edimbourg, Frank Black s'est montré assez critique, reprochant notamment aux réalisateurs leur approche naïve et ignorante : «Ils [agissaient] comme pas mal de gens qui ne comprennent pas comment sont les groupes en tournée. Ils débarquaient tous les matins à l'hôtel en demandant : "Alors, comment ça va les gars aujourd'hui ? Alors comme ça, vous allez vous acheter une glace ?..." [...] En fait nous sommes ennuyeux, vous savez. Et les tournées sont ennuyeuses. Vous passez vos journées assis ici ou là, sans rien dire.»

Comme toujours très honnête, l'artiste a toutefois reconnu que le film pointait «un grave problème de communication dans le groupe» : «Quelquefois nous ne parlons pas assez entre nous». Un problème déjà criant en 1992, lorsqu'il a sabordé les Pixies par un simple fax. A cause de ce geste maladroit, avoue-t-il, «[les autres Pixies] ne me font plus confiance». Sa conclusion est franchement amère : «J'avais un groupe, maintenant je n'en ai plus. C'est pour ça que je fais ma petite tournée solo dans mon coin. C'est pour ça que je suis assis en ce moment dans une chambre d'hôtel, à vous dire tout ça.»

Déprime pas Frankie ! Tu n'as peut-être plus de groupe, mais tu as toujours des fans...

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19 août 2006

Frankie Goes to Hollywood

On y croira ou non... Frank Black, décidément d'humeur très bavarde ces derniers temps, vient de révéler à Chartattack que les Pixies envisageaient de « participer à un film au lieu [d'enregistrer un nouvel album]. » Comment ? « En écrivant la bande originale et en jouant comme des pieds ». « Ce sera probablement un film d'horreur, a-t-il ajouté, car nous tenons à étaler nos talents de mauvais acteurs. Nous voulons jouer dans un film où l'absence de talent est appropriée. [...] Nous avons beaucoup discuté de ça. Nous essayons de trouver un bon scénariste-réalisateur qui pourrait nous aider à concrétiser ça. »

A quand FrankBlackenstein ?...

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18 août 2006

Entretien avec Richard Bellia

Il y a quelques mois, au détour d'un portrait dans Rock & Folk, ¡Blackolero! découvrait Richard Bellia, journaliste et photographe, présenté comme un "acolyte" de Frank Black. Voilà qui ne pouvait que piquer notre curiosité. Plus récemment, nous apprenions que le même Richard était derrière la mémorable interview de Charles avant le concert des Pixies au festival Les Voix du Gaou. L'occasion était trop belle de planter fermement nos griffes dans le cuir tanné de ce vétéran de la scène rock afin de le soumettre à notre questionnement fanatique. Voici le résultat : une belle prise selon nous, car l'animal a du mordant.

¡B! : Comme on peut le voir sur votre site www.richardbellia.com, vous avez photographié Black Francis dès 1989. Etait-ce votre première rencontre ?

RB : Oui. Je vivais en Allemagne, et il est passé faire ce qu’on appelle une journée promo. Ces photos ont été utilisées par Libération pour leur premier article, à cette époque.

Comment vous étiez-vous entendus à l'époque ?

Je ne fais jamais attention à ça quand je fais des photos.

Trouvez-vous que le bonhomme ait beaucoup changé depuis, et en quoi ?

Il a pris du poids. Au moment où j’écris ces mots, je prie pour que les fans de Frank Black soient moins cons que les fans de Robert Smith qui m’ont fait chier à en plus finir l’an passé quand j’ai dit dans Rock & Folk que leur peluche avait également grossi. Les fans de Cure, c’est les pires. Haut la main. Sinon, il a un peu perdu sa voix, mais finalement pas tant que ça.

On a pu lire dans Rock & Folk, justement, que Charles et vous étiez devenus "acolytes". Ca veut dire quoi exactement ? Vous êtes potes ?

Ça veut dire que le rédacteur en chef s’est senti pousser des ailes quand il a retranscrit l’interview. Disons qu’on se croise de temps en temps, on se salue et on se sourit. Nous sommes des gens bien éduqués. Et puis à chaque fois, c’est l’occasion d’une interview, d’une photo, alors à force, on se reconnaît. Aujourd’hui, on s’apprécie, il me semble.

Dans le même magazine, on apprend que c'est vous qui, lors de la conférence de presse de la Route du Rock en 2001, avez traduit en français les paroles de Song of the Shrimp. Racontez-nous un peu ça...

Ben je traduisais la conf’ de presse à la Route du Rock (qui est un excellent festival, je vous le rappelle), et à la fin, il a sorti sa guitare, m’a demandé de monter sur l’estrade avec lui, et on a fait cette chanson d’Elvis Presley. C’est branlé comme une fable de La Fontaine : une petite crevette décide de partir à la grande ville (la Nouvelle-Orléans, pour être précis), et dit au revoir à ses parents... mais finalement, elle finit dans un filet de pêcheur. Moralité, elle jura mais un peu tard que ne l’y reprendrait plus.

Il m’a dit que ses musiciens [ndlr : les Catholics] détestaient cette chanson, et refusaient quasi systématiquement de la jouer. On s’est revu deux ans plus tard pour une autre conférence de presse, il a ressorti sa guitare en m’expliquant qu’il avait changé les accords de "notre chanson" ("our song", j’ai bien entendu), mais que les paroles étaient identiques, et donc on l’a refaite. [ndlr : Frank Black a dû conserver cette traduction, puisqu'il l'a lue en 2003 lors de son concert solo au Batofar, à Paris, avant de jouer la chanson.]

Maintenant, cette histoire, c’est une anecdote, ça s’est passé devant quelques dizaines de personnes. Comment cela est-il devenu "quelques dizaines de milliers de personnes" dans l’article qui m’a été consacré dans Rock & Folk ? Mystère de la presse parisienne. Quand on sait que Phil Manœuvre a récemment arrêté la picole, ça fout un peu la trouille, vous ne trouvez pas ? Depuis ce jour, je ne lis plus la presse musicale de la même manière.

Avez-vous d'autres anecdotes se rapportant à Frank Black ?

Ils m’ont acheté une photo pour le documentaire loudQUIETloud, et le contrat stipule que je suis lié à eux "pour l’éternité et dans tout l’univers". Cette idée m’obsède. Honnêtement, je ne serais pas étonné si, au moment de ma mort, j’y repense. Genre : "Bon, et au paradis, je peux les vendre mes photos des Pixies, ou alors il y avait un petit truc écrit en bas du contrat que j’aurais mal lu ?"

Avez-vous souvent eu l'occasion de photographier Frank et/ou les Pixies ?

Frank Black oui, Pixies, jamais rencontrés, photographiés en live une bonne demi-douzaine de fois tant au début qu’à la reformation.

Musicalement, êtes-vous plutôt "Pixies" ou plutôt "Frank solo" ?

Les Pixies, ça reste quand même assez insurpassable. Sinon, j’aime beaucoup Dog in the Sand de Frank Black solo, mais je ne les ai pas tous. D’ailleurs, si vous pouvez m’en conseiller un…

Comment avez-vous réagi à la reformation des Pixies ?

J’étais super content.

Faites-vous partie de ceux qui retiennent leur souffle dans l'attente d'un nouvel album des Pixies ?

Oui. Je serre un peu les miches, mais j’ai finalement confiance.


Entretien réalisé par jediroller
par courrier électronique le 18 août 2006.

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16 août 2006

Tournée solo : un peu pour tous les goûts

Nous supposions que Frank Black allait largement consacrer sa tournée solo 2006 à la promotion de son dernier opus, Fast Man / Raider Man. Eh bien non : lors de ses premiers concerts, le King a plutôt négligé «FMRM», préférant offrir à ses fans un panorama étendu de sa production solo. Parmi les titres les plus joués à ce jour, citons Los Angeles, Two Reelers, Abstract Plain, Headache, All My Ghosts, Bullet, California Bound, Horrible Day, I Burn Today, Song of the Shrimp, Sing for Joy, mais aussi Cactus, Mr. Grieves, Wave of Mutilation, et trois excellentes chansons inédites, Dead Man's Curve, Rabbit Hole et The Water (?).

Les petits curieux trouveront sur le site de John F. Salewicz une jolie vidéo de l'artiste interprétant Wave of Mutilation le 13 août à Indianapolis. (NB : patience, le chargement est un peu long.)

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Podcast No. 13 Baby

Après Frank Black et son pote Reid Paley, c'est Ben Sisario, auteur de l'excellent bouquin Doolittle, qui est à l'affiche du podcast de FrankBlack.Net. En dix minutes, Sisario explique sa fascination pour le mythique album pixien et jette un éclairage inédit sur les titres qui le composent. Le tout dans un anglais assez clair : profitez-en si vous êtes un tant soit peu familier avec la langue de Shakespeare...

Au menu également : Dog in the Sand en version démo, A Dab'll Do Ya, déchet blues-rock des sessions Show Me Your Tears, Amnesia, b-side hypnotique de l'ère Teenager of the Year (accessoirement produite par Jon Tiven), et une reprise pour le moins culottée de Debaser.

Episode 13 (41 Mo, 45 mn)

1. Doolittle - No. 13 Baby
2. One More Road for the Hit - A Dab'll Do Ya
3. Headache EP - Amnesia
4. Mother Universe - Debaser
5. Interview de Ben Sisario
6. Démo Catholics - Dog in the Sand
7. Découverte : Evil Tordevil - Leaning Against the Wall
8. Devil's Workshop - San Antonio, Tx

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12 août 2006

Du Pixies sans les Pixies ?

A la veille de sa tournée américaine, Frank Black a fait cet aveu surprenant et quelque peu désabusé au Riverfront Times de St. Louis (Missouri) : "Si je n'arrive pas à convaincre les Pixies de faire un nouvel album, alors tant pis (...), peut-être que je peux enregistrer quelque chose qui serait, comment dire, une approximation [du rock des Pixies]."
La fidélité et la ferveur du public croate - devant lequel les Lutins se sont produits pour la première fois en juillet - l'ont en effet convaincu que la "vaste majorité du public" veut plus de rock à la Doolittle, et il se dit prêt, désormais, à donner à cette "vaste majorité" ce qu'elle attend, avec ou sans "le groupe original".
Avec Schwarma, par exemple ?...

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08 août 2006

Frank Black futur citoyen français ?

A Frédéric Jambon, du Télégramme de Brest, qui l'interviewait peu avant le concert pixien aux Vieilles Charrues, Frank Black a confié que ses deux garçons de 8 et 6 ans (en fait, les fils de son épouse Violet) fréquentaient une école française et parlaient déjà "un bon français". Il a ajouté : "Quand ils seront un peu plus âgés, je leur demanderai s'ils souhaitent rester en Oregon ou partir habiter en France. Et s'ils répondent en France, alors nous nous y installerons !"
Dans le même registre francophile, notre héros s'est félicité de partager l'affiche des Vieilles Charrues avec Johnny Hallyday (!) : "On joue dans le même festival ? Génial ! Je n'ai encore jamais eu l'occasion de le voir sur scène..." Le possible futur citoyen français a, par ailleurs, confirmé implicitement que son prochain opus allait marquer un retour au rock : "Je pense [qu'il] aura un son plus agressif". Côté Pixies, rien de neuf : "On fera [un nouvel album] si l'on se sent prêt. Mais avant cela, il faudra redevenir un band, faire des jam sessions et poser les fondations du disque sur la base de répétitions."

07 août 2006

Frank Black : "Ma méthode pour faire une setlist, c'est la paresse !"

Exclusivité Blackolero : voici la deuxième partie de l'interview de Frank Black réalisée en juin dernier par Dean Katsiris et Brian Salvatore. Où l'on apprend, entre autres, que le King a parfois du mal à mémoriser ses chansons, et que l'affaire Schwarma pourrait fort bien ne pas être un gag...

* * *

Q : Avec les Catholics vous n’aviez pas de setlist, vous choisissiez les chansons au fur et à mesure dans un répertoire d’environ 50 titres que vous aviez bien répétés. Comment choisissiez-vous les chansons que vous alliez jouer à chaque concert ?

FB : On jouait celles qu’on arrivait à se rappeler ! [rires] Ça se faisait au feeling, je n’y ai pas vraiment réfléchi... On jouait ce qui nous faisait plaisir sur le coup. Ma méthode pour faire une setlist, c’est la paresse ! J’ai peut-être un réservoir d’un certain nombre de chansons, mais il y en a qui ont été répétées, parfois enregistrées ensuite, d’autres que j’ai mis longtemps à écrire, mais ce n’est pas toujours le cas. Il y a des chansons que j’ai écrites très vite, de façon très spontanée, ou bien dans une espèce de frénésie presque névrotique, quand on est comme perdu dans l’univers de la chanson, et celles-là sont pleines de petites excentricités... Comme par exemple San Antonio TX sur Devil’s Workshop ou, pour prendre un exemple dans le nouvel album, If Your Poison Gets You. Une chanson comme celle-là, je pense me rappeler comment la jouer, mais vous savez quoi ? Je l’ai écrite sur un ukulélé, et en général, quand je pars en tournée, je n’ai pas d’ukulélé sur scène [rires], donc je dois la transposer pour la guitare. Et si je n’en ai pas le courage, alors je ne joue pas cette chanson, parce que je ne sais plus comment la jouer, ou bien parce que c’est une petite mélodie tellement compliquée que je ne me rappelle même plus comment j’ai bien pu l’écrire – elle me paraît vraiment étrangère... pas quand je l’écoute, mais quand je dois m’asseoir pour la jouer. Je me souviens d’une répétition avec les Catholics, un soir de tournée, on jouait San Antonio TX, et elle nous donnait tellement de fil à retordre, les changements d’accords étaient si rapides, c’était du genre [il chantonne] "change-change-change-change-change-change-change-change" [rires]... C’était assez dingue. On l’a jouée, mais ce n’est pas quelque chose qu’on avait envie de faire tous les soirs. C’était plus facile de se laisser aller, et c’est exactement ce qu’on a fait.
Dans un monde parfait, je connaîtrais toutes mes chansons par coeur – il paraît que Bruce Springsteen sait toutes les siennes –, je serais toujours prêt à me lancer à n’importe quel moment... mais ça fait vraiment trop de couplets à se rappeler !

Votre dernier album est Fast Man Raider Man. Ces chansons-là sont-elles plus fraîches dans votre mémoire que, par exemple, ce que vous avez écrit il y a quinze ans ? Ou est-ce que c’est juste au feeling, un jour vous avez envie de jouer Big Red et le lendemain Fitzgerald ?

Je n’ai pas fait de tournée pour Honeycomb et je n’ai pas encore joué le nouvel album sur scène. Les seules chansons que j’ai jouées live ces deux dernières années ont été celles des Pixies. Donc, en ce qui concerne Honeycomb et Fast Man Raider Man, mon corps n’a pas encore mémorisé ces chansons. Mais je vais devoir les bosser, parce que le public veut entendre au moins certaines d’entre elles...

C’est donc cela qu’on entendra sur votre tournée solo cet automne ?

Je ne sais pas encore, parce que je n’ai pas encore répété avec le groupe. Pour l’instant, j’ai beaucoup de chansons parmi lesquelles piocher, et tout ce que je veux, c’est faire un bon spectacle. Ce n’est pas vraiment important pour moi de faire la promo de mon nouvel album, je ne veux pas arriver et dire "Okay, voilà mes trucs de Nashville !" Evidemment que je veux jouer mes nouvelles chansons ! Mais c’est toujours risqué, parce que les gens disent "Bah, on ne la connaît pas cette chanson-là, joue-nous quelque chose qu’on peut reprendre en choeur !" Et je comprends cette attente du public, parce qu’il m’arrive aussi d’être dans le public, et quand je vais voir quelqu’un en concert je n’ai pas forcément envie d’entendre des trucs que je ne connais pas. Ce n’est pas évident à réussir. Il faut vraiment y aller et se donner à fond pour séduire un public avec des chansons qu’il ne connaît pas. Mais c’est aussi la seule façon de retrouver un peu de fraîcheur, de se renouveler. […] A défaut de pouvoir remonter le temps et tout recommencer à zéro, le plus proche que vous puissiez faire est de jouer devant un public de la musique qu’il n’a jamais entendue auparavant. Parce que c’est ce qui se passe quand on débute : on vient de former son groupe, on a peut-être sorti un album sur un petit label quelque part, mais les 50 personnes qui sont venues vous voir un jeudi soir ne vous connaissent pas, ne connaissent pas votre musique, elles sont seulement venues voir ce que vous valez. C’est un peu l’impression qu’on a quand on fait une première partie, parce qu’on joue devant le public d’un autre, et on peut se dire "D’accord, personne ici ne sait qui je suis, mais je peux jouer ces dix chansons et essayer de les conquérir." Le problème avec ce genre de situation, c’est que les gens ont acheté leur billet pour voir la tête d’affiche, pas la première partie, et même si vous jouez superbement vos chansons, ils sont toujours plus ou moins distraits par l’attente de ce qui suit. C’est pour ça que je n’aime pas trop faire des premières parties. J’aime bien le faire pendant quelques jours, une semaine ou deux peut-être, mais à la longue ce n’est pas tellement marrant.

Bref, pour ce qui est de ma prochaine tournée, pour le nouvel album, je vais jouer avec deux types venus de Nashville (1) et un type venu de mon passé, Eric Drew Feldman...

Oh, excellent.

... Donc ce sera un simple groupe de quatre musiciens.

Et vous vous ferez appeler Schwarma (2) ?

Non ! [rires] J’adorerais ça, mais Schwarma est quelque chose de tout à fait différent. Oui, je veux faire du rock, ce qui ne veut pas forcément dire "faire beaucoup de bruit" ou "être agressif", bien que cela puisse aussi prendre cette forme-là. On a envie d’impressionner le public d’une manière ou d’une autre. Et c’est dur, parce que parfois on est chaud, et d’autre fois non [rires]. Et j’aimerais bien être capable de le faire tout le temps, j’aimerais bien pouvoir être Tina Turner tout le temps, mais... Je ne sais pas.

Mon père m’a raconté cette anecdote. Il dirigeait un restaurant à côté d’une boîte de nuit appelée le Troubadour, à Hollywood, dans les années 60. Il avait l’habitude d’aller boire ou faire la fête avec les barmen du Troubadour et de revenir travailler au restaurant, qui s’appelait Dantana’s, un endroit très à la mode à Hollywood... Il est entré dans [le club] et Bobby Darin était sur scène. Mon père se fichait pas mal de la musique de Bobby Darin, mais Bobby Darin tenait vraiment le public dans la paume de sa main. Mon père est entré là pour une raison quelconque, je ne sais pas, pour emprunter une caisse de vodka parce qu’ils étaient à court à côté, et il a fini par rester là pendant deux heures, il ne parvenait plus à quitter les lieux, parce que Bobby Darin tenait vraiment son public. Il m’a dit que c’était le meilleur concert qu’il ait vu de toute sa vie. Ça veut vraiment dire quelque chose, je pense. Et en tant qu’artiste, on a envie d’être aussi bon, on a envie d’être comme Bobby Darin au Troubadour, on a envie d’être comme Elvis à la télé... Prenez n’importe quel concert devenu un classique...

Que diriez-vous des Pixies à Saskatoon ? Je crois que je n’ai jamais vu autant de personnes aussi excitées à l’idée de voir un groupe.

C’était une bonne petite tournée. On voulait faire notre tour de chauffe sur la Côte Ouest, mais quelqu’un nous a dit "Et si vous alliez au Canada ?" C’était plus obscur, je suppose [rires], ça sortait plus des sentiers battus. Donc on est allés à Régina et à Saskatoon, et là je devrais dire "Ouah, je n'étais jamais allé dans ces endroits !", mais l’ironie, c’est que j’y étais allé un an et demi auparavant avec les Catholics. Quand on est allé là-bas avec les Pixies, c’était au début de la première tournée après la réunion du groupe, et on jouait avec toutes ces vieilles craintes, c’était vraiment comme la première fois. A l’époque des Pixies première manière, c’est sûr, on avait du succès dans quelques pays, et on pouvait jouer dans des grandes salles, mais on pouvait aussi se retrouver à Davenport, ou quelque part en Floride, ou je ne sais où. On jouait dans le vieux théâtre du coin, et ce n’était pas forcément complet, mais c’était cool quand même. Si on avait démarré là [sur la Côte Ouest], la première tournée après la réunion aurait pu être comme ça. On était complet sur toutes les dates, mais on jouait quand même dans ces villes un peu solitaires, dans ces vieux théâtres... J’adore vraiment jouer dans les théâtres, c’est réellement là que ça se passe. Il y a des tas de salles différentes, mais les théâtres, c’est le top.

Ça donne vraiment l’impression de passer une soirée au spectacle, je ne sais pas si c’est pareil de votre point de vue...

Ouais, l’architecture est à l’unisson de ce qui s’y passe, c’est conçu pour accueillir un spectacle, quel que soit le type de spectacle. On sait que tout le public vous voit bien, la vue est dégagée... Bon, le son est quelquefois un peu caverneux, surtout pour du rock ’n’ roll, parce que le volume est si fort, en particulier depuis ces vingt dernières années, le volume a vraiment augmenté... Je suppose que quand on joue du rock dans un théâtre, le son peut devenir problématique, mais cela dit, c’est conçu pour le son et si on s’y prend bien, les théâtres, ils ont de la gueule, une bonne acoustique, on s’y sent bien... C’est là qu’on a les meilleures sensations. C’est sûr que si on joue dans un hangar à avions ou dans un petit club crasseux dans un cube de ciment, ou au nouveau Kodak Dome... Ces endroits-là sont conçus pour faire du fric, ils servent à vendre à boire et à évacuer l’urine ! Il y a comme un flux, on n’y vient pas seulement pour voir un spectacle. Et c’est sympa d’aller voir un concert dans un bar, mais un théâtre est suffisamment petit pour créer une intimité entre le musicien et le public, tout en étant assez grand pour que ça reste un événement. Il y a de l’excitation dans l’air. Ouais, les théâtres, c’est le top.

Traduction : jediroller

(1) Billy Block (batterie) et Duane Jarvis (guitare).
(2) Allusion à cette citation parue dans Rolling Stone, qui continue d’intriguer les fans : "J’ai toujours voulu avoir un trio punk-rock qui s’appellerait Schwarma. J’ai besoin de me trouver une fuzz-box et de faire un peu de bruit."

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03 août 2006

Fast Man / Raider Man : notre critique

Paru presque exactement un an après Honeycomb, "FMRM" (pour les intimes) fait plus que creuser le sillon entamé par son prédécesseur : il en fait une avenue. Deux CD, 27 titres, un casting "all stars", Jon Tiven aux manettes, et le leader des Pixies qui prend un malin plaisir à prendre tout le monde à contre-pied. Si, pendant la journée, Black Francis joue Debaser et Tame devant des foules en délire, le soir venu, indifférent aux exigences du box-office, Frank Black empoigne son ukulélé pour composer des chansons country-rock qui semblent tout droit sorties du répertoire seventies.
Parsemé de perles pop (If Your Poison Gets You, In the Time of My Ruin), de ballades élégantes (Fast Man, The End of the Summer) et de pépites plus inattendues (Dog Sleep mobilise orgue et trombone !), cet album généreux et souvent inspiré montre que, "période Nashville" ou pas, Frank Black a gardé la main. L'exercice a cependant ses limites, posées par la production quelque peu conservatrice de Tiven. Du coup, on envie ceux qui (re)découvriront ces chansons en live. On attend la suite avec une sérénité teintée d'impatience, car on sait maintenant qu'un certain Eric Drew Feldman sera dans le coup...

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02 août 2006

Podcast n°12 : Le King en interview et en concert

Pas de repos pour les braves : alors que tout l'hémisphère Nord, béat et insouciant, goûte sans retenue les doux plaisirs de l'été, Dean Katsiris et Brian Salvatore poursuivent leur mission civilisatrice, concoctant inlassablement de savoureux podcasts à la gloire de Frank Black. Au menu du 12e épisode, on trouvera la deuxième partie de l'interview du King, largement consacrée à sa prochaine tournée solo (qui débutera la semaine prochaine à Salt Lake City), quelques extraits de concerts "catholiques" ou pixiens parmi les plus mémorables, et une deuxième démo, bien entendu inédite, de Nadine.

Episode 12 (50 Mo, 54 mn)

Hammerstein Ballroom, New York (18/12/04) - Caribou
Shepherd's Bush, London (01/12/2003) - Hermaphroditos
Démo Catholics - Nadine
Interview de Frank Black, 2e partie
KB Malmo, Sweden (01/03/01) - I've Seen Your Picture
Reading Festival (26/08/94) - Ten Percenter
Reading Festival (26/08/94) - Two Reelers
Palo Alto, Californie (03/03/95) - At the End of the World
Lowlands Radio Performance (24/08/01) - John the Revelator
Prairieland, Saskatoon (17/04/04) - Into the White

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01 août 2006

Les vues du Gaou

(c)pirlouiiiit - Liveinmarseille.com
Avec beaucoup de retard parce que j'oublie de lire mon courrier, voici quelques jolies photos de la prestation des Pixies aux Voix du Gaou. Elles sont l'œuvre de l'excellent Pirlouiiiit @ Liveinmarseille.com, que l'on remercie !

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