
On doit à Caryn Ganz (connue pour être le co-auteur, avec Josh Frank, de l'excellent bouquin Fool The World) la première interview de Kim Deal dans laquelle celle-ci aborde franchement son opposition à un nouvel album des Pixies.
Dans cet entretien paru sur
RollingStone.com, la bassiste affirme qu'elle n'a "pas envie" de participer à un nouvel enregistrement des Lutins.
Elle explique qu'en tant que fan de musique, elle n'a aucune envie d'entendre un nouvel album d'un groupe qu'elle a aimé dans le passé. "On m'a dit que le dernier album des Rolling Stones était bon. Mais je me fiche que ce soit la meilleure chose qu'ils aient jamais faite : je n'ai tout simplement pas envie de l'écouter. Cela n'a rien à voir avec ce qu'ils font. En tant qu'auditrice, je ne veux pas en entendre parler. J'aime les Stones d'une certaine époque et c'est pour ça que je les aime. Peut-être que ça fait de moi quelqu'un d'élitiste, mais ce n'est pas l'impression que j'ai."
Plus surprenant, elle prétend également que Black Francis n'a pas vraiment envie de faire ce nouvel album : "J'attendais plus ou moins que Charles et [Joey Santiago] se retrouvent pour enregistrer des démos, mais ils ne l'ont jamais fait." Ce qui va, bien sûr, à l'encontre des propos tenus,
parfois vigoureusement, par l'intéressé.
Cela n'empêche pas Kim d'être satisfaite des tournées qui ont suivi la réunion des Pixies en 2004. "Ça me plaît de faire ces tournées, dit-elle. Ça a marché pour nous parce que nous ne n'avions pas à remettre nos pantalons de cuir noir et à lever la jambe. Parce que nous n'avons jamais porté de pantalons de cuir noir ni levé la jambe. Nous étions trop gros et laids à l'époque, et nous sommes trop gros et laids maintenant, donc ça n'a pas été trop difficile. Personne ne s'exclame en nous voyant '
Oh, ils ont perdu l'éclat de la jeunesse'. À part les cheveux, c'est à peu près tout."
L'article évoque également les fameux problèmes de drogue et d'alcool de la leader des Breeders et souligne qu'elle était totalement sobre lorsque, en 2004, elle a décidé d'accepter la reformation des Pixies. "Joe et moi nous sommes dit '
D'accord, on n'a qu'à se trouver un local de répétition et faire une tentative. Et si c'est nul, ou si on se sent trop bêtes, on ne le fera pas'. Charles était en tournée, donc Joe, David et moi avons trouvé un local à Los Angeles. J'y suis allée dans ma vieille Volvo, c'était le local utilisé par les Breeders, il n'y avait que nous trois, et ça sonnait
exactement comme autrefois.
Exactement. Pour le meilleur ou pour le pire. Joe et moi, on se demandait s'il fallait se réjouir de pouvoir encore sonner comme avant, ou s'inquiéter parce qu'on n'avait pas évolué
d'un pouce musicalement."
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